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besoins fondamentaux : apprendre à raisonner en termes de « besoins »

Nous avons tous des besoins.

 

A ne pas confondre avec des désirs, des souhaits, des envies. Un besoin est une nécessité qui vient de l’extérieur pour nourrir un manque intérieur. Nous pouvons avoir besoin de repos, de reconnaissance, d’aide, de reconnexion à la nature, de complicité, de sens, de défis, de plaisirs, de relations sociales….

Le fait d’ignorer ou de mal satisfaire un besoin fondamental ne le fait pas disparaitre. Cela peut même entrainer des troubles de la personnalité ou des troubles du développement chez les jeunes.

Prenons le cas d’un enfant de  8 ans qui a besoin de 9 à 11 heures de sommeil par nuit. Si son besoin est mal respecté, l’enfant va avoir une carence en sommeil. Son cerveau, qui ne sera complètement mature qu’à l’âge de 24 ans, lui signale que son besoin de repos n’est pas satisfait grâce à des sensations de fatigue, de bâillements, de frottements d’yeux. Cependant, l’enfant n’a pas la capacité de se raisonner comme un adulte.  Le non-respect de son besoin de sommeil peut rapidement se transformer, malgré lui, en comportement inapproprié voire en crise de colère.

A l’inverse, si ses besoins fondamentaux sont assouvis, cela signifie qu’il a reçu un précieux socle sur lequel il peut construire ses capacités intellectuelles, émotionnelles, sociales, affectives pour développer une sécurité stable. Dans ce cas, il est plus apte à collaborer mais également à s’épanouir.

N’oublions pas que nos enfants nous modélisent et qu’il nous appartient d’apprendre à reconnaître nos propres besoins et de les assouvir pour ensuite réussir à raisonner plus facilement en termes de besoins face à nos enfants.

Le psychologue, Abraham Maslow nous décrit 5 niveaux de besoins fondamentaux qui sont indispensables à notre vie :

1) Les besoins physiologiques et physiques

Ce sont les besoins vitaux, tels que respirer, s’alimenter, boire, dormir, être en bonne santé, être propre, mais également bouger. Ces dernières décennies, la tendance à la sédentarité s’est installée. Pourtant le fait d’instaurer un style de vie familiale où l’activité physique est présente, telle une routine, permet de maintenir chez les parents et les enfants, une bonne santé physique et mentale.

🗝 Notre rôle de parent est de déceler les signes qui annoncent qu’un besoin de notre enfant n’est pas ou est mal assouvi afin de réussir à le satisfaire le plus tôt possible.

🗝 Nous pouvons également mettre en place des changements pour respecter davantage son rythme de développement.

Mais il faut avouer, que certains besoins ne sont pas faciles à identifier.

🗝 En cas de grosse émotion de la part de l’un de nos enfants, notre premier réflexe doit être de vérifier si ses besoins physiologiques et physiques sont comblés, avant même de chercher d’autres raisons.

Si l’un de nos enfants se dispute avec son frère, c’est peut-être parce qu’il s’ennuie et qu’il a besoin de bouger.

2) Le besoin de sécurité

A ce niveau, nos enfants ont besoin de se sentir protégés contre les violences psychologiques, les agressions verbales et physiques, de vivre dans un environnement stable, sain avec des règles constantes et des routines stables. Nos enfants ont besoin de limites claires et il est de notre responsabilité d’appliquer nous-même ces limites. C’est à travers les interdits, les frustrations, les règles, les limites, les valeurs familiales que nous donnons à nos enfants le sentiment de sécurité et les bases nécessaires à leur socialisation. Si ce besoin est mal satisfait, c’est le sentiment de peur qui se manifeste généralement.

🗝 Il est de notre devoir d’offrir un environnement chaleureux et sécurisant à nos enfants et de les prévenir des dangers extérieurs.

🗝 Pour renforcer la sécurité intérieure de nos enfants, il est important d’être à leur écoute et d’accueillir leurs émotions quand cela ne va pas.

Cela ne veut pas dire qu’il faut répondre à toutes les envies, mais bien à leurs besoins fondamentaux.

🗝 Le fait d’instaurer des routines, du matin, du soir, du week-end, de prévoir des horaires fixes permet à nos enfants d’être entourés d’événements prévisibles, et c’est rassurant pour eux.

Dans ces routines, nous pouvons y intégrer également, les moments exclusifs avec chacun de nos enfants, en leur laissant le soin de choisir l’activité ou la discussion.

🗝 Nous pouvons aussi nous remettre en question et apporter des modifications à notre façon de parler, en remplaçant nos ordres ou nos interdits par des demandes claires avec une forme affirmative. Nos attentes doivent être réalistes et adaptées au degré de développement de nos enfants.

Au lieu d’ordonner à Jeanne d’arrêter de sauter sur le canapé, on peut lui demander de s’asseoir correctement et lui montrer ce que « correctement » veut dire pour nous. Le cerveau de l’enfant, étant encore immature, il a tendance à zapper les négations. Dans cet exemple, le cerveau de Jeanne ne retient que « sauter sur le canapé ».   Par automatisme, nous mettons plus souvent en lumière le comportement inadapté alors qu’il serait plus pertinent d’expliquer ce qu’on attend de nos enfants. Pas facile, de passer du mode « pilote automatique » à une communication consciente, mais c’est un pli à prendre ! En étant focus sur ce changement, le temps qu’il faut, on y arrive…. J’y suis arrivée.

Petite astuce : Profitez peut-être de cette lecture pour lister ensuite les phrases récurrentes qui seraient à remodeler à votre sauce pour les remettre à l’affirmative et les rendre plus compréhensives.

🗝 Dans le cas où les esprits s’échauffent, pour éviter d’en venir aux cris, aux menaces, aux reproches, aux punitions, nous pouvons choisir de nous isoler un instant pour prendre un temps de pause, avant de reprendre la discussion plus calmement.

La visualisation est un excellent moyen pour faire redescendre la pression. L’idée est de visualiser un moment de joie avec notre enfant et de nous concentrer sur cette image. Il est important de garder à l’esprit que c’est le comportement de notre enfant qui est inapproprié mais qu’on l’aime tel qu’il est et que notre souhait est de l’aider de notre mieux.

3) Le besoin d’appartenance et d’amour

Il s’agit à ce niveau de construire des relations chaleureuses et stables, de se sentir accepté pour ses qualités, d’appartenir à une famille, un groupe, une communauté, d’avoir des interactions sociales, d’avoir le droit de s’exprimer, de se sentir écouté et compris.

Le développement intellectuel et émotionnel de nos enfants passe irrémédiablement par des relations saines, faute de quoi ils risquent d’être moins motivés dans leur vie et d’avoir des difficultés à rationaliser les situations qu’ils vivront.

🗝 Notre rôle est d’élever nos enfants pour qu’ils sachent bien se comporter en société et suivre les normes pour en faire partie.

Nos enfants ont également besoin d’attention, de se sentir aimés, d’avoir un vrai lien d’attachement et d’avoir un temps exclusif avec leurs parents. Ils ont tout simplement besoin de remplir leur réservoir affectif pour aller mieux. Cet amour leur permet de développer leur confiance en soi, leur estime de soi et le respect mutuel.

🗝 Notre rôle est d’aimer nos enfants de manière inconditionnelle ; leur montrer souvent des signes d’affection, leur proposer des contacts physiques bienveillants, leur rappeler l’importance qu’ils ont à nos yeux, leur faire remarquer leurs efforts et leurs progrès, et leur dire régulièrement « je t’aime ».

Je sais oh combien, ce n’est pas quelque chose d’innée, surtout quand on a reçu une éducation autoritaire où ces signes n’existaient pas ou si peu. Mais c’est comme tout, cela s’apprend. Au début, nous pouvons être un peu maladroit(e) et mal à l’aise mais en les réitérant avec constance, cela peut vite devenir fluide et naturel.

4) Le besoin d’estime et de reconnaissance

Nos enfants ont besoin de se sentir utiles, appréciés et respectés pour se construire. Pour que leur estime soit forte à l’intérieur, nous avons un rôle majeur à jouer sur leur estime externe.

🗝 Nous pouvons souligner leurs progrès et valoriser leurs réussites, avec constance.

Le fait d’appuyer leurs exploits leur permet de développer un sentiment de fierté.

🗝 En tant que parent, nous pouvons également accompagner nos enfants vers l’autonomie, les faire réfléchir par eux-mêmes et les laisser faire des choix.

En leur faisant confiance, nous leur montrons qu’ils sont capables de réussir par eux-mêmes et cela permet de développer leur confiance en soi.

Qu’est-ce qui nous empêche de dire à Julien,  4 ans : « Tu sais dehors il pleut. A ton avis, comment tu peux t’habiller aujourd’hui pour aller voir Mamie» ? Et Elsa, 11 ans, ne peut-elle pas commencer à remplir la fiche scolaire à rendre pour demain au secrétariat de l’école ?

Happés par le rythme de nos vies, pour des raisons de timing, de manque de patience, d’hyper-contrôle, nous pouvons avoir tendance à faire les choses à la place de nos enfants alors qu’ils en sont tout à fait capables. Inconsciemment, nous leur retirons des expériences et nous leur transmettons un message comme quoi nous ne les croyons pas capable de faire telle ou telle chose. Chaque enfant est différent et les répercussions sur le long terme peuvent être plus ou moins importantes : le sentiment de ne pas être à la hauteur face au parent qui fait à sa place, l’habitude d’être assisté, le manque de confiance en soi, la peur de l’échec…

🗝 Notre rôle est également d’être attentif à ce que disent et font nos enfants, observer à quel moment nous pouvons leur proposer des responsabilités, être présent(e) pour eux, les soutenir et les encourager.

Cela implique que nous leur avons expliqué nos attentes au préalable, en des termes adaptés à leur âge. Le sens des responsabilités contribue au développement de la confiance en soi, amène à l’expérimentation et au droit à l’erreur, pour grandir.

5) Le besoin de réalisation de soi

Le dernier besoin fondamental consiste à s’accomplir, trouver sa place dans l’univers. Pour se faire, nos enfants ont besoin de connaître leurs forces et leur potentiel.

🗝 Notre rôle est de les aider à identifier leurs forces en utilisant le plus souvent possible des adjectifs qui font ressortir leurs qualités : « Tu es méthodique », « Tu te rends compte à quel point tu es créatif ? », « Comme tu es endurant »…

🗝 Nous pouvons également aider nos enfants à révéler leur potentiel en les laissant prendre des décisions.

Le fait de proposer des choix, demander leur avis, chercher des solutions ensemble, permet de développer leur capacité à réfléchir.

Gardons toujours à l’esprit que chaque enfant est unique : il se développe selon son caractère propre. C’est donc à nous de nous adapter à chacun de nos enfants.

Apprendre à raisonner en termes de besoins, est une compétence parentale qui nous aide à établir des relations plus saines en famille, ce qui permet d’obtenir plus facilement la coopération de nos enfants.

Si vous sentez que c’est le bon moment mais que vous avez besoin d’aide et de soutien pour opérer des changements sur la durée, je vous propose de réserver votre appel découverte, sur mon site www.sandrine-bonnet.fr pour un premier échange gratuit et sans engagement.

Prenez soin de vous et de votre famille.