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CHARGE EDUCATIVE : TOUTE UNE HISTOIRE

Le patriarcat, un schéma familial longtemps ancré

Le rôle et la fonction du père évoluent parallèlement à l’évolution de la société. Dès l’antiquité, le père était considéré comme le « chef de famille ». Il était le seul à travailler et était le garant des règles sociales transmises au sein du foyer. Il détenait l’autorité sur sa femme, ses enfants, et il sanctionnait sans avoir à se justifier. Le rôle premier de la femme était de procréer et ensuite d’apporter des soins, d’éduquer les enfants et de faire des travaux domestiques.

Il n’était pas question de vouloir fonder une famille sans passer par un mariage religieux qui s’apparentait à une forme de tutelle pour la femme. Le mariage civil, institué après la révolution française, en 1791, n’était ni plus ni moins qu’un contrat aux yeux de la loi. Il devait donc pouvoir être rompu librement par consentement mutuel, ce qui a permis d’instaurer, très rapidement après, le droit de divorce. Critiqué à l’époque pour son trop grand libéralisme, ce droit a été aboli entre 1816 et 1884, au gré de différents régimes politiques. Le droit du divorce est alors rétabli sur le seul fondement de fautes constituant un manquement aux obligations conjugales. Ce n’est qu’en 1975 que la loi autorise de nouveau le divorce par consentement mutuel.  

Jusqu’au début du XXe siècle, le mari avait le droit de s’opposer à toute activité professionnelle de sa femme et administrait seul les biens du couple.  Mais lors de la 1ere guerre mondiale, les femmes tout comme les mères de famille ont dû remplacer les hommes partis au combat et faire vivre la France. Elles ont obtenu le droit de vote en 1944 et ont été jugées comme égales aux hommes dans la Constitution, en 1946. Elles devront néanmoins attendre jusqu’en 1965 pour avoir le droit de travailler sans demander l’accord à leur mari. Cette année-là a marqué une étape importante de l’émancipation économique des femmes en France. La loi de décembre 1985 a enfin permis d’entériner, dans le cadre du mariage, le principe de la cogestion dans l’administration des biens du couple.

Le passage à l’autorité parentale

La révolution culturelle de mai 68 a bousculé le modèle du patriarche. Le titre de « chef de famille » a été destitué au profit de l’autorité parentale par la loi du 4 juin 1970, dans un souci d’adaptation aux réalités familiales. Les deux parents, mariés, peuvent alors exercer leurs droits et devoirs de manière égalitaire dans l’éducation de leurs enfants. Rien n’est acté pour les familles divorcées ni pour les familles naturelles.

illustration article de blog charge éducative conseils Sandrine Bonnet

Au cours des années 80, le nombre de divorces explose, le concubinage se développe et le nombre d’enfants naturels hors mariage aussi. La loi de juillet 1987 veut remédier à ce dysfonctionnement et crée le principe de la coparentalité qui doit perdurer même en cas de divorce. L’autre partie de cette loi se préoccupe de la famille naturelle en lui laissant la possibilité d’exercer l’autorité parentale en commun, que les parents vivent ou non ensemble, dès lors qu’ils sont d’accords.

La Convention internationale des droits de l’enfant étant applicable depuis 1990 en France, le code civil a donc dû être à nouveau adapté. En janvier 1993, la loi autorise l’enfant à être élevé par ses deux parents, quelle que soit la situation familiale.

La loi de mars 2002 apporte une nouvelle définition de l’autorité parentale en faisant apparaître le terme de « garde alternée » dans le code civil.

Crise identitaire de l’homme et évolution des mœurs

Avec l’entrée massive des femmes dans le monde du travail, la perte du statut de « chef de famille » pour les hommes, le partage de l’autorité parentale et la reconnaissance d’autres modèles familiaux, le rôle des parents, au sein du foyer, se redessine.

Les pères aspirent désormais à être plus impliqués et plus présents, et ce, dès la conception. Les naissances ne sont plus subies mais prévues et anticipées. Il s’agit d’un projet en commun. Les hommes essayent d’être présents lors des échographies. Ils participent, dès qu’ils le peuvent, aux séances de préparation à l’accouchement. Ils assistent généralement à la naissance et peuvent même parfois couper le cordon ombilical du bébé. Ils apportent, comme ils peuvent, un soutien moral et physique à leur femme dès leur retour à la maison.

A ce jour, il n’existe pas d’étude pouvant quantifier le pourcentage de pères qui ont changé leurs comportements mais on remarque que de plus en plus de pères cherchent à s’impliquer dans les soins mais également dans l’éducation morale et scolaire de leurs enfants. Ils peuvent éprouver encore de la difficulté à trouver leur marque entre « chef » et « copain ». La mère peut avoir soit l’impression de gérer que des enfants à la maison en rappelant constamment les limites, soit la sensation d’être niée, et malgré tout, vouloir protéger ses enfants d’arbitrages autoritaires.

Mais il reste aussi encore de nombreux pères qui ont du mal à remettre en question des schémas de vie qui se rapportent à leur propre histoire et à celle de leurs parents. Ils ont un réel travail de déconstruction à faire pour accepter qu’ils sont privilégiés et qu’ils ont le choix d’être davantage dans l’écoute et le partage des rôles éducatifs et domestiques, pour le bon équilibre de leur famille.

L’INSEE montre que les femmes accomplissent encore aujourd’hui 70%, en moyenne, du travail familial et domestique. Le temps domestique correspond au temps passé aux courses, au ménage, à la cuisine, au linge, à la couture, au bricolage et au soin des animaux tandis que le travail parental regroupe les soins aux enfants, le suivi scolaire, les trajets et les loisirs avec les enfants.

La part de responsabilité des mères

Par souci du « Qu’en dira-t-on ? », de nombreuses mères continuent à jouer le rôle de mère au foyer en plus de leur métier à temps plein et incitent inconsciemment les pères à se concentrer uniquement sur leur réussite professionnelle. Elles ne laissent pas la possibilité aux pères de trouver leur juste place au sein de la famille.

Il est pourtant de leur responsabilité d’exprimer leurs besoins, leurs ressentis, leurs émotions….Oser dire qu’elles ont besoin d’aide. Pour éviter de finir complètement épuisées, elles ont tout intérêt à apprendre à s’écouter, à savoir dire stop, à déléguer….en somme à se fixer des limites. Et je sais de quoi je parle !

Afin de faire changer les mentalités, les mères peuvent également apporter des changements dans l’éducation de leurs enfants pour inciter à plus d’égalité. Elles peuvent les accompagner, filles et garçons, à :

👉 prendre conscience de la quantité de travail domestique à réaliser à la maison,

👉 répartir les tâches de façon non genrée,

👉 développer la responsabilité de chacun de prendre soin de soi et de son espace,

👉 respecter le travail effectué par les autres

Un défi égalitaire à relever

Il est encore bien souvent difficile de trouver un juste équilibre dans la répartition de la charge éducative des enfants pour transmettre une culture, des valeurs et des règles sociales. Dans les familles recomposées, il n’est pas rare que les belles mères héritent de la charge éducative et morale de leur conjoint.

Peu importe le modèle familial. Le rôle maternel et le rôle paternel sont tout aussi essentiels au bon développement physique et émotionnel de l’enfant. La relation affective et protectrice se nourrit par des petits gestes, de l’écoute et des paroles valorisantes qui aident l’enfant à développer sa personnalité. La socialisation, l’autonomie, la préparation pour affronter le monde extérieur avec des notions d’ordre et de loi sont davantage assurés dans le rôle paternel.

Chacun est à la fois différent et complémentaire de l’autre parent en fonction de sa sensibilité, son tempérament, sa personnalité, ses origines, ses traditions, ses opinions, ses expériences… L’enfant développe ainsi sa capacité à s’adapter et à composer avec différentes personnalités.

Dans le cas particulier des familles monoparentales, le parent a la lourde charge d’osciller entre le rôle maternel et paternel pour sécuriser l’enfant en lui offrant à la fois structure et bienveillance. Dans ses interventions, il peut se référer tant que possible à un tiers comme « S’il était là, il te dirait que … », « Tu n’as pas le droit de faire cela car la loi l’interdit et je m’y soumets aussi ».

Pour les autres modèles familiaux, le défi est de réussir à trouver une bonne cohésion parentale sans le cadre écrasant de la domination. L’essentiel pour les parents, est de trouver un consensus … réfléchir et faire appliquer de façon semblable les valeurs familiales de base prédéfinies ainsi que les règles de vie.

La parentalité n’est rien d’autre qu’un chemin de recherche et de maturité, un processus d’amélioration en continu.

Si vous sentez que c’est le bon moment pour opérer des changements dans votre parentalité, sachez qu’une méthodologie est nécessaire ainsi qu’un travail de fond afin d’obtenir des résultats efficaces sur la durée. C’est pourquoi, je vous propose un accompagnement personnalisé, en fonction de vos besoins. Je vous invite à réserver votre appel découverte sur mon site www.sandrine-bonnet.fr , pour un premier échange gratuit et sans engagement de 30 minutes.

Prenez soin de vous et de votre famille.