Sélectionner une page

consentement : apprendre à nos enfants à respecter leur corps et celui des autres

Notre corps nous appartient.

Que nous soyons un nouveau-né, un enfant, un ado, un adulte, une personne âgée, nous sommes les seuls responsables de ce que nous faisons de notre corps.

🗝 Peu importe les liens que nous avons avec notre entourage, nous avons le droit d’accepter ou refuser un contact physique tel qu’un bisou, un câlin, une main sur l’épaule…

Prenons le cas des nouveau-nés. Ils ne sont pas en capacité de verbaliser leur accord ou leur désaccord quand ils se font « bisouiller » ou passent de bras en bras. Et pourtant, ils arrivent à s’exprimer, par un sourire ou des pleurs.

🗝 En tant que parent, il est de notre devoir d’être attentif aux réactions de nos enfants.

 

A l’adolescence, il est probable que les jeunes préfèreront échanger des sourires complices, des regards bienveillants avec leurs parents, que de faire des câlins. Et c’est leur choix ! A nous d’accepter et de nous adapter à l’évolution de nos enfants. Pour ma part, je suis gâtée car mes deux filles de 11 et 15 ans adorent les câlins.

Chaque personne est différente. Certaines adorent se prendre dans les bras, se faire des « hugs », et certaines sont mal à l’aise à l’idée qu’on les touche. Elles ne sont pas habituées et elles ont besoin de plus de temps mais bonne nouvelle, le corps est capable de s’adapter si les changements se font pas à pas, dans la douceur et la bienveillance.

🗝La meilleure solution est de demander le consentement ou de verbaliser nos actions physiques avant d’agir et d’en faire une habitude de famille. « Je peux te donner la main ? », « Veux-tu un câlin ? », « je peux t’embrasser ? »…. Sans oublier d’écouter et d’accepter la réponse.

Il en est de même pour les jeux de bagarres ou de guilis, où la personne a donné son accord, mais qu’à un moment, elle dit stoppe. Le fait que le jeu s’arrête immédiatement permet à la personne de se sentir écoutée, considérée, respectée et l’aide à développer son affirmation de soi.

J’avoue que cette démarche est moins spontanée et naturelle, mais quel message transmettons-nous à notre enfant quand nous lui faisons un câlin sans son consentement, que nous le forçons à faire un bisou à son petit-frère, que nous ne l’écoutons pas quand il nous dit d’arrêter le jeu de bagarre ? Qu’on a le droit de forcer les autres ! Que nos envies sont prioritaires sur le respect d’autrui ! Que l’adulte abuse de son autorité !

Chaque personne est différente et les répercussions sur le long terme peuvent être plus ou moins importantes : une sensation d’insécurité, de la peur, du stress, un traumatisme émotionnel ou psychologique, un manque de confiance et d’estime de soi, une perte de confiance en l’autre, de la dévalorisation …

N’oublions pas que nous sommes les premiers modèles de nos enfants…

Et qu’en est-il quand un refus de contact physique est exprimé ? En mode «automatique », la personne qui essuie ce refus peut exprimer de la frustration, de la déception, de la tristesse, de la colère, de l’incompréhension…

🗝La bonne démarche est d’accepter et d’accueillir l’émotion du moment, en toute bienveillance et de faire comprendre à l’autre que l’on reste disponible si besoin.

Cela permet à la personne qui a indiqué son désaccord de rester sur ses positions ou de changer d’avis.

🗝Pour éviter les émotions désagréables et les interprétations, il est judicieux que la personne qui refuse un contact en explique brièvement  la raison.

Un exemple. Je rentre à la maison et ma fille se jette sur moi pour me serrer dans ses bras et m’annoncer toutes les superbes choses qui lui sont arrivées dans la journée. Et à ce moment-là, je la freine et je lui dis « Attends, ma chérie. J’arrive juste. Laisse-moi 2 minutes pour retirer mon manteau et ranger mes chaussures et je suis à toi ». Elle peut ressentir de l’impatience mais elle comprend avec mes explications que je ne suis pas immédiatement réceptive, disponible et que l’étreinte aura lieu dans 2 minutes, en profitant pleinement de l’instant présent. Imaginez ma fierté le jour où je suis rentrée et qu’elle s’est approchée en me disant « Bonjour maman. Quand tu auras retiré tes habits, je voudrais te faire un câlin et te raconter ma journée ». Là, je peux dire que le consentement est complètement intégré.

Un autre exemple. A une époque, ma fille ainée voulait faire un bisou à sa sœur le soir pour lui dire bonne nuit et ma cadette la rejetait. Je lui ai appris à expliquer à sa sœur pourquoi elle refusait ses bisous. Cela a permis de calmer les tensions et d’accepter le consentement réciproque.

Pour revenir sur l’exemple du câlin, les neurosciences nous apprennent qu’ils sont essentiels au bon développement du cerveau de l’enfant et contribue à son épanouissement, grâce à la sécrétion de différentes hormones. Selon le Dr Catherine Gueguen, 4 câlins sincères par jour sont nécessaires pour survivre et 8 pour bien vivre. 20 secondes, c’est la durée minimum pour que l’ocytocine inonde le cerveau et calme une grosse émotion. Elle permet de diminuer le stress, procurer du plaisir et du bien-être, renforcer l’estime de soi, favoriser l’attachement, renforcer les liens, réduire la douleur nous rendre plus patient. Rien que ça !

🗝 Le plus judicieux est encore de laisser notre enfant se détacher de nous en premier, après avoir pris le temps nécessaire pour recharger son réservoir affectif.

En effet, nos enfants ont un besoin vital de protection, d’amour, de présence, d’attention et de contact pour construire leur socle de sécurité.

Il peut malheureusement nous arriver de dire à notre enfant ce qu’il doit faire de son corps. Une phrase qu’on a sûrement tous dit : « Donne-moi la main pour traverser !». Avec du recul, il faudrait plutôt proposer à notre enfant une phrase du genre « Je peux te donner la main ? J’ai peur avec toutes ces voitures qui filent ». L’important est de prendre conscience que certaines de nos phrases sont à moduler pour avoir un impact davantage protecteur pour nos enfants. Nous ne serons jamais des parents parfaits (et heureusement) mais nous avons le pouvoir de développer nos compétences et de nous améliorer. Profitez peut-être de cette lecture pour lister ensuite les phrases récurrentes qui seraient à remodeler à votre sauce pour les rendre plus impactantes. Nos enfants doivent avoir le choix quand il est question de leur intégrité physique.

🗝Nous pouvons leur proposer des alternatives pour tout ce qui concerne les gestes de politesse. « Tu peux faire un signe de la main pour dire au revoir à tata ». « Tu préfères envoyer un bisou à distance à papi ? »

🗝Le consentement est une notion importante et protectrice qui favorise la prévention des violences physiques et sexuelles.(même s’il ne faut pas voir le mal partout)

Il est important d’aborder le sujet du consentement avec nos enfants pour qu’ils comprennent que leur corps leur appartient, qu’il est précieux et qu’aucun adulte ne peut les forcer à avoir un contact physique, quel qu’il soit. Il est également important de les sensibiliser à parler à un adulte de confiance si le cas se présentait et ne pas en avoir honte.

Si vous ne vous sentez pas à l’aise pour leur en parler, et que vos enfants ont entre 6 et 12 ans, je vous invite à leur montrer une vidéo explicative sur le sujet  https://www.comitys.com/consentement-explique-aux-enfants/ .

Alors, sur quel point voulez-vous porter votre attention en premier ?

Si vous sentez que c’est le bon moment mais que vous avez besoin d’aide et de soutien pour opérer des changements sur la durée, je vous propose de réserver votre appel découverte, sur mon site www.sandrine-bonnet.fr pour un premier échange gratuit et sans engagement.

Prenez soin de vous et de votre famille.