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EDUCATION POSITIVE : TOUT CE QU’IL FAUT SAVOIR

La parentalité positive validée par la science 

Les neurosciences affectives et sociales démontrent depuis une quinzaine d’année que les émotions et les capacités relationnelles jouent un rôle essentiel dans le comportement mais également dans le développement cérébral, cognitif et affectif de l’enfant.

En effet, les émotions agréables comme la joie, l’enthousiasme, le rire, l’humour, l’optimisme favorisent les aptitudes émotionnelles mais facilitent également l’attention et la mémorisation chez l’enfant. Elles rendent les apprentissages plus efficaces. Une attitude parentale bienveillante, chaleureuse et empathique engendre un cercle vertueux où l’enfant se sent aimé, compris et respecté.

A l’inverse, les émotions désagréables telles que le stress, l’anxiété, la peur, la honte empêchent de raisonner, d’apprendre et de mémoriser. Les punitions, les reproches, les critiques, les paroles humiliantes, les comparaisons, la compétition, les ordres, les cris, les menaces, les fessés, les coups… produisent l’effet contraire à celui recherché.

illustration article blog éducation positive, conseils Sandrine Bonnet

Qu’est-ce que l’Education positive ?

Il s’agit d’une approche basée essentiellement sur la bienveillance et la fermeté, autrement dit sur l’amour et le respect mutuel. Elle vise à développer, chez l’enfant, des compétences socio-émotionnelles fondamentales ainsi que le sentiment d’être capable.

La bienveillance, c’est prendre les besoins, le fonctionnement et le niveau de développement de l’enfant en considération, en utilisant entre autre les questions de curiosité  pour explorer. « Qu’est ce qui s’est passé ? », « Qu’est-ce que tu cherchais à faire ? » « De quoi as-tu besoin pour y arriver ? »…De cette manière, le parent l’aide à réfléchir par lui-même, à prendre confiance en lui,  à gagner en autonomie et à se responsabiliser.

La fermeté concerne le respect du cadre, des règles et des consignes. Il s’agit d’apprendre à l’enfant à aimer les règles sécurisantes plutôt qu’à lui imposer par la force et la peur. L’objectif est de favoriser sa coopération et de l’aider à développer sa confiance en soi.

Cette pédagogie invite à poser un regard positif et respectueux sur l’enfant. Elle vise à encourager plutôt qu’à mettre en lumière les mauvais comportements. Elle s’appuie sur la recherche de solutions basée sur l’écoute, la communication et la confiance.

L’éducation positive défend donc une autre perception de l’enfant  et une autre vision des relations familiales qui permet d’avoir des relations saines et chaleureuses entre parent et enfant. Elle recherche le juste équilibre entre les besoins de l’enfant et ceux du parent : un équilibre gagnant-gagnant. Rien à voir avec une éducation permissive voire laxiste, contrairement à ce que pensent ceux qui ne connaissent pas réellement cette démarche éducative.

Elle diffère de la parentalité traditionnelle car le parent opère un choix d’éducation qui résulte d’une prise de conscience et d’une capacité à se remettre en question pour grandir et faire grandir son enfant. Il est convaincu que sa manière de penser, de parler et d’agir influence le comportement de son enfant. Il fait également la différence entre les termes « éduquer » et « élever » dont l’un a une connotation plus positive que l’autre. Il défend l’idée que la parentalité peut se faire dans la joie sans reproduire l’éducation autoritaire reçue  et sans tomber dans le laxisme car des alternatives à la violence existent.

Bien entendu, le changement ne s’effectue pas en un claquement de doigts. Même si le parent a très envie de passer à un mode d’éducation plus empathique et plus souple, la simple envie de suffit pas. Cela nécessite des apprentissages et l’utilisation d’outils adaptés qui lui permettent ainsi de se sentir plus compétent et de vivre plus sereinement en famille. C’est d’autant plus difficile si le parent a lui-même reçu une éducation sévère car il est imprégné par la façon dont il a été éduqué et par la façon dont ses parents ont communiqué avec lui. Pour passer à une éducation basée sur la non-violence, cela oblige le parent à déconstruire des croyances éducatives, à créer de nouveaux automatismes et à se reconnecter à son enfant intérieur. Cela nécessite un réel travail sur soi pour éviter les raccourcis autoritaires.

3 croyances à déconstruire

L’éducation positive crée des enfants rois

En réalité, cette approche repose sur la bienveillance mais également sur la fermeté. Cela permet d’asseoir une autorité juste, chaleureuse, respectueuse de chacun. A travers la fermeté, ce sont les besoins du parent qui sont respectés alors que la bienveillance prend en compte ceux de l’enfant.

Si le parent ne fait preuve que de bienveillance, sans poser de cadre, il créera effectivement un enfant roi sans limites ni frustrations.

Si le parent ne fait preuve que de fermeté, alors il risque de tomber dans l’autoritarisme et créer un enfant soumis et coupé de ses émotions ou un enfant opposant et rebelle.

On peut comparer la fermeté bienveillante à notre respiration. Que se passerait-il si je vous demandais de choisir entre inspirer ou expirer ? L’un ne va pas sans l’autre.

L’éducation positive c’est pour les parents parfaits

Personne n’est parfait. Le parent qui se lance dans l’éducation positive cherche en priorité à s’améliorer. Chaque famille démarre de là où elle en est. Le chemin peut être plus ou moins long et difficile mais il ne faut pas oublier que l’on a tous au moins 18 ans pour élever nos enfants et que rien n’est inné.

En réalité, nos erreurs sont de magnifiques opportunités d’apprentissage. Quand par exemple, on manque de patience avec notre enfant, cela lui enseigne que la patience a des limites et qu’il a tout intérêt à s’arrêter avant de l’avoir atteinte. Quand on se met en colère alors qu’on ne voudrait pas, on lui enseigne que l’on reste humain, que l’on peut parfois s’énerver et malgré tout l’aimer.

Il n’y a aucune culpabilité à avoir puisqu’aucun parent n’est parfait. On fait ce que l’on peut, avec ce que l’on a et avec l’énergie du moment. On lui enseigne de ce fait à être indulgent envers lui, à tirer des apprentissages de ses erreurs pour s’améliorer, à bâtir une certaine résilience pour lui permettre de se relever de ses expériences infructueuses. L’idée est de lui apprendre que l’erreur est acceptable et réparable.

L’éducation positive est la réponse à tout : fini les conflits, les crises et les frustrations

Cette approche limite les déconvenues mais ce n’est pas une solution miracle. Les conflits, les crises et les frustrations font partie de la vie. Quand ils sont bien gérés, ils permettent de développer des compétences d’écoute, de respect mutuel, de rechercher de solutions gagnant-gagnant et donc d’apprendre à bien vivre en société.

Vivre la parentalité positive au quotidien

🗝 Stopper les rapports de force

Quand le parent cherche à rabaisser, corriger, punir, contraindre, l’enfant vit dans la peur, la soumission et se replie sur lui-même. Si ce dernier a un tempérament plus affirmé, il peut, au contraire, se rebeller, devenir insolent et être dans l’opposition en permanence. Les rapports de force engendrent des conflits, voire une ambiance pesante à la longue. En basant notre relation sur cette façon de faire, notre enfant cherche alors à prendre le pouvoir sur les autres. Il accumule les paroles blessantes envers son entourage. Il impose ses points de vue. Il passe son temps à critiquer. N’oublions pas que nos enfants agissent par mimétisme !

🗝 Distinguer l’enfant de son comportement

Quand l’enfant fait une bêtise, le parent préfère décrire la situation sans l’accuser ni le juger et lui demande généralement de poser un geste de réparation, comme nettoyer le dégât ou s’excuser. Cela évite de coller des étiquettes sur l’enfant comme « T’es infernal !», « Tu as 2 mains gauches », « Tu ne fais que des bêtises »… De cette manière il se sent respecté et peut alors prendre confiance en lui et développer une saine estime de lui. A l’inverse, en enfermant l’enfant dans de fausses visions de lui-même, il peut finir par croire en ces étiquettes et renforcer ses mauvais comportements.

🗝 Etre un parent authentique

Le parent se montre « vrai » et privilégie au maximum la vérité. Il évite les mensonges et les non-dits. Il préfère expliquer les choses avec des mots adaptés au développement de l’enfant.

Il reste humble et ose dire, quand c’est le cas, qu’il ne sait pas. Le parent ne s’appelle pas Google ! Cela montre à l’enfant que l’on peut apprendre à tout âge. 

Quand le parent se trompe ou agit de manière disproportionnée, il admet son erreur et présente des excuses. Par exemple «  Je n’aurai pas dû te crier dessus tout à l’heure. Je suis désolé. J’essayerai de réagir autrement la prochaine fois ». Cela enseigne à l’enfant le droit à l’erreur. Il est tout à fait normal de manquer parfois de patience, de crier, d’être exaspéré de répéter x fois la même chose. L’important est de faire de son mieux.

🗝 Encourager et féliciter

Le fait de valoriser les qualités, les forces, les compétences, les bons comportements, aide l’enfant à devenir autonome, responsable, confiant et à entretenir de bonnes relations avec son entourage. L’important est de lui faire comprendre comment il met en pratique ses ressources, sans le savoir. Il ne suffit pas de lui dire qu’il est dynamique mais de lui faire découvrir que son dynamisme lui permet d’avoir la force de faire tout ce qu’il aime. De la même façon, « Tu es un gentil petit garçon » n’est pas suffisant. Il est essentiel de préciser, par exemple «Tu es gentil et ta sœur apprécie beaucoup que tu l’aides comme tu viens de le faire ». 

L’enfant apprend continuellement et il a besoin que le parent le félicite également, en décrivant précisément ce qu’il a fait de bien. Par exemple « Bravo ! Tu as réussi à colorier sans dépasser »

🗝 Fixer un cadre ferme et chaleureux

Les règles sont essentielles et sécurisantes pour l’enfant. Mais il faut savoir qu’avant l’âge de 7 ans, l’enfant n’est pas capable de bien les intégrer. Il faut donc répéter et c’est tout à fait normal car son cerveau est en pleine construction.

Au-delà du rabâchage, le parent cherche à se focaliser sur les règles les plus importantes du moment pour en limiter le nombre. Elles sont cohérentes avec les valeurs familiales que le parent souhaite transmettre. En fonction de l’âge de l’enfant, il peut par exemple définir, expliquer et afficher ces 5 règles de vie : On parle calmement. On partage. On range. On mange assis. On respecte les autres et les choses. ». L’idée est d’utiliser le « on » pour que le parent s’intègre également dans les règles et montre l’exemple.

A partir de 7-8 ans, le parent peut même impliquer l’enfant dans la mise en place des règles et des sanctions en cas de non-respect. Bien entendu, elles évoluent en même temps que l’enfant. Le parent veille à laisser une certaine liberté dans le respect de celles-ci tout en gardant l’autorité entre ses mains. Plus l’enfant est impliqué et plus il adhère. Il développe ainsi son sentiment de contribution et d’appartenance, deux besoins fondamentaux.

Le parent prend également l’habitude d’exprimer ce qu’il attend de son enfant à la forme affirmative, de façon claire et succincte, au lieu d’interdire. Par exemple,  « Reste assis sur la chaise le temps que le médecin ouvre la porte » plutôt que « Ne cours pas » ou « Reste sage » qui n’est pas très explicite pour un petit.

Quand l’enfant ne respecte pas du premier coup une règle ou une consigne, le parent parle à la 1ere personne « Je » pour éviter d’accuser et de rentrer dans une lutte de pouvoir. Il se contente d’exposer les faits, sans juger, sans crier, et rappelle maximum deux fois ce qui a été demandé. Par exemple « Je suis agacée de voir que tu continues de sauter sur le canapé alors qu’il est fait pour s’asseoir. Soit tu t’assois correctement soit je t’interdis le canapé jusqu’à ce soir ». Le parent l’implique dans la solution. Dans ce cas précis, il est question de faire un choix. Il cherche à le faire réfléchir et à être actif. En essayant de trouver ensemble une solution, l’enfant se sent grand et responsable. Il coopère davantage. Si on reprend l’exemple de la salle d’attente « Qu’est-ce que tu peux faire pour attendre le médecin sans déranger les personnes autour ? ».

Et quand l’enfant n’en fait qu’à sa tête, le parent opte alors pour une sanction en lien avec le mauvais comportement ou encourage l’enfant à poser un geste de réparation comme nettoyer sa bêtise ou s’excuser. Il est essentiel d’apprendre à l’enfant à réparer ses erreurs et à en faire des opportunités d’apprentissage pour s’améliorer. Prenons l’exemple de l’ado qui ne respecte pas l’heure de sortie et rentre à minuit au lieu de 23h. Si le parent le prive de sortie, l’ado n’a pas l’occasion de faire mieux. Alors que si le parent prend le temps de réfléchir avec lui à des solutions précises pour l’aider à respecter les horaires, il lui donne l’occasion de faire différemment et d’apprendre à respecter ses engagements.

🗝 Anticiper les changements d’activités

Quand il est bientôt l’heure de changer d’activité, le parent prend l’habitude de prévenir l’enfant qu’il lui reste 5 ou 10 minutes avant de faire autre chose. De cette manière, il n’est pas pris au dépourvu. Il sait le temps qu’il lui reste, avec ou sans l’aide du déplacement de l’aiguille sur l’horloge. De même, le fait de réussir à positiver le passage d’une activité à une autre facilite également sa coopération. Par exemple,« Quand tu auras mis tes chaussures et ton manteau, on pourra aller se promener au parc », « Quand tu auras pris ta douche, s’il reste du temps, je pourrai te lire l’histoire que tu m’as réclamée » . Cela permet une certaine souplesse. La situation est acceptable pour tous. L’avantage est que l’enfant se met en action. Mais, il ne faut pas se leurrer, il y a des fois où il cherche à tester les limites. Donc, il est fort probable qu’il ne suive pas toujours les consignes à la lettre. Mais peu importe. Grâce à l’expérience, il en tire des apprentissages pour bien grandir.

🗝 Chercher à comprendre l’enfant

L’éducation positive repose sur l’importance de l’empathie dans la communication. Elle s’appuie également sur les dernières découvertes concernant le développement du cerveau de l’enfant qui ne devient totalement mature qu’à 25 ans. A partir de ce constat, le parent est plus à même d’ajuster ses attentes, d’adapter ses exigences, d’offrir en priorité de l’amour, de l’écoute, de la patience, de la compassion, des raisonnements logiques …

Il essaie de comprendre ce qui motive l’enfant à agir de manière inappropriée plutôt que de le faire obéir. Il apprend ainsi à décrypter et à respecter les besoins de l’enfant car un enfant qui se comporte mal cherche systématiquement à exprimer un besoin ou une croyance. Dans le cas d’une fratrie, le parent doit faire attention à bien s’adapter à chaque enfant car chacun a des besoins différents.

Selon la parentalité positive, il existe 4 types « d’objectifs mirages » qui conduisent les enfants à mal agir. On les appelle ainsi car ce sont des stratégies qui reposent inconsciemment sur des croyances erronées.

◾ Attirer l’attention «Je suis considéré par mes parents uniquement quand ils font attention à moi »

◾ Prendre le pouvoir «Je suis considéré uniquement quand je suis en position de force »

◾ Se venger « Je ne suis pas du tout considéré mais au moins je peux prendre ma revanche »

◾ Confirmer une croyance d’incapacité « Il est impossible que mes parents me considèrent alors je laisse tomber»

Bien les repérer est essentiel pour bien répondre aux besoins cachés de l’enfant et empêcher certains débordements.

🗝 Chercher graduellement à rendre l’enfant autonome

Le rôle du parent est de laisser l’enfant explorer, expérimenter, faire des choix et apprendre par lui-même. Bien entendu, le tout dans un cadre sécurisé et sous surveillance. L’objectif est de réussir, dès le plus jeune âge, à le laisser réfléchir par lui-même et à faire ses propres choix au lieu de lui dire quoi faire, quand le faire et comment le faire. Et le meilleur moyen d’y arriver est de lui poser des questions au lieu de tout lui mâcher. « Tu viens de te mettre en pyjama. Que dois-tu encore faire avant de te coucher ? ». « Tu n’as pas réussi à faire ton exercice de Maths. Qu’est-ce que tu n’as pas compris exactement ? Est-ce que le fait de faire un dessin pourrait t’aider ? »…

🗝 Accepter les émotions de l’enfant

Le parent essaie au maximum de se mettre à la place de l’enfant pour mieux comprendre ce qu’il vit et ainsi mieux gérer les situations difficiles, en l’aidant dans le cheminement de ses émotions. Pour ce faire, il est à l’écoute des émotions de son enfant. Il s’efforce de les identifier et de les verbaliser tant que l’enfant n’en est pas capable. Reconnaitre et accepter les émotions de son enfant permet ainsi de le réconforter. Il se sent compris et respecté.

Pour l’aider à reconnaitre et  à exprimer ses émotions, le parent peut dans un premier temps lui proposer d’utiliser un code couleur comme « Rouge, je suis de mauvaise humeur », « Orange, je suis contrarié » et « Vert, je vais bien ». C’est bien pratique pour prendre la température à certains moments !

L’objectif n’est pas d’éviter à l’enfant de vivre des émotions désagréables mais tout simplement de faire preuve d’empathie envers lui. Au lieu de lui dire « Non » pour un gâteau avant le diner, le parent peut par exemple dire « Je sais que tu veux un gateau, mais il est presque l’heure de diner. Tu en auras un au dessert ».

🗝 Accueillir ses propres émotions

Comme tout être humain, le parent vit au cours de sa journée des montagnes russes émotionnelles. Quand il se sent épuisé, à bout, il peut avoir tendance à se mettre plus facilement en colère et à crier. Plutôt que de faire peur à l’enfant et de lui montrer le mauvais exemple, il peut envisager d’autres stratégies :

◾ Prendre trois grandes respirations pour se calmer avant d’intervenir

◾ Se rappeler que l’enfant a un cerveau immature et qu’il ne fait pas exprès d’énerver le parent

◾ Prendre un temps de pause au lieu de réagir sous l’effet de l’énervement. Par exemple « Ton discours est désagréable. Laisse-moi deux minutes pour me calmer et on en reparle après ».

◾ Utiliser l’humour pour faire redescendre la pression

Les signaux envoyés à l’enfant sont alors plus positifs, ce qui lui permet d’être plus réceptif et à l’écoute.

🗝 Prendre soin de soi en tant que parent

Pour réussir à pratiquer la parentalité positive, il est impératif de faire preuve de bienveillance envers soi et de se garder des moments pour souffler et se ressourcer. Il est inconcevable d’agir avec bienveillance, empathie, patience, légèreté et humour si le parent est épuisé. Un parent conscient et respectueux est donc à l’écoute de ses besoins et de ses limites. Il montre ainsi l’exemple pour que l’enfant développe ses propres ressources. En évitant de laisser l’enfant empiéter sur le bien-être du parent et celui du couple, cela lui enseigne que sa liberté s’arrête là où commence celle des autres et que son bien-être n’est pas plus important que celui du parent. Le juste équilibre réside entre les besoins de l’enfant et ceux du parent.

🗝 Elever sans violence

L’éducation positive proscrit toutes les formes de violence. Les punitions, les cris, les reproches, les humiliations, les menaces, les coups… sont des moyens simples et rapides de mettre fin aux mauvais comportements, mais faussement efficaces. Ils n’enseignent pas le comportement attendu, ni les qualités que le parent souhaite transmettre. L’enfant n’en sort pas d’enseignement pour s’améliorer et peut réitérer le même comportement dans la même situation, faute de savoir ce qu’il faut réellement faire. Ces méthodes n’aident pas l’enfant à grandir ni à s’épanouir.

L’approche bienveillante utilise des alternatives que je vous partage au fil de cet article, pour fonctionner différemment.

Pièges à éviter

Quand on voit la liste des bonnes pratiques sur lesquelles repose l’éducation positive, on peut vite se décourager, voire même culpabiliser. Pourtant, sans le savoir, on applique déjà, un peu, cette approche quand :

👉 On fait des calins à notre enfant

👉 On prend le temps de l’écouter nous raconter sa journée ou ce qu’il a mangé à la cantine

👉 On regarde un film en famille en mangeant de la nourriture sympa

👉 On joue à des jeux de société ensemble

👉 On le félicite pour avoir ramené une bonne note ou avoir réussi un petit exploit du quotidien

👉 On remplace un ordre par un jeu subtil pour obtenir sa coopération

👉 On donne la priorité au plaisir plutôt qu’aux obligations

👉 ….

Dans la réalité, on peut être dans l’éducation positive un jour et ne pas y arriver le lendemain. On se doit de faire en fonction de nos capacités et de nos ressources du moment. L’idée est d’essayer des petites choses, tâtonner, faire des erreurs et y aller pas à pas, sans se mettre une pression de dingue.

Le problème c’est qu’avec l’approche de la parentalité positive, à vouloir être un bon modèle, on peut vite tomber dans le piège du perfectionnisme ; l’utopie de devenir un parent parfait. Rappelons-nous que le parent parfait n’existe pas. On ne peut pas tout gérer H24, avec le smile, sans aucun conflit ni aucun problème, dans l’harmonie et le bonheur ! C’est souvent ce que l’on voit sur les réseaux sociaux, mais c’est juste « du fake ». Les autres ne font pas forcément mieux que nous. Il n’y a donc pas lieu de se sentir incompétent ou de culpabiliser.

Il est important de sortir des injonctions de la parentalité positive pour éviter qu’elles nous mènent à la dépression ou au burn out parental. L’envie de bien faire ne doit pas se transformer en culpabilité de faire, à coup de « il faut », « je dois », « ça va nuire au développement de mon enfant si… ». Partons plutôt de nos besoins et de nos limites ! On ne doit pas en perdre notre bon sens et notre spontanéité. D’ailleurs, si on ne se retrouve pas totalement dans cette approche, rien ne nous empêche de prendre uniquement ce qui nous correspond et de trouver notre propre vérité dans l’éducation. Il n’y a pas qu’une seule façon d’être un bon parent, faute d’être parfait. L’objectif n’est pas de se mettre la barre trop haute mais juste assez pour nous améliorer au fur et à mesure.

Les effets de l’éducation positive quand le parent applique bienveillance ET fermeté

La parentalité positive n’est pas une méthode miracle.  Avec du travail, les crises et les conflits diminuent mais il y en a encore. Cela fait partie de la vie, tout comme les jeux, les câlins, les sorties… Les conflits permettent de :

👉 tester les limites de l’autre

👉 se confronter à son entourage, argumenter, négocier, défendre son point de vue

👉 s’affirmer et gagner confiance en soi

👉 développer l’écoute pour mieux comprendre l’autre

👉 mettre en pratique des compétences émotionnelles et relationnelles

👉 essayer des stratégies de résolution de conflits

👉 apprendre à régler ses différends

👉 savoir faire des compromis et se réconcilier

👉 travailler la tolérance et la patience

👉 se socialiser

De manière générale, adopter une éducation positive favorise les échanges, atténue les tensions, limite les violences au sein de la famille, et procure un effet apaisant pour tous. En tant que parent, nous souhaitons tous que nos enfants deviennent plus tard des adultes autonomes, responsables, confiants et épanouis. Il va s’en dire que le stress, la négligence, n’importe quelle forme de violence… a un effet désastreux sur l’enfant, impactant son  développement cérébral, cognitif et affectif, retardant ses apprentissages et limitant ses compétences sociales.

De plus, cette pédagogie relève du développement personnel pour le parent. Cela lui apprend à travailler sur soi, sa gestion des émotions, à revoir sa perception de l’enfant, à changer sa façon de communiquer, à lâcher prise et à faire confiance… Il se sent ainsi plus compétent et ne culpabilise plus d’être imparfait. D’ailleurs, en y réfléchissant, avoir des parents parfaits serait très culpabilisant pour l’enfant de se voir si imparfait. Moralité, le plus important est de faire de son mieux, d’être heureux ainsi et non pas de vouloir être parfait.

Si vous sentez que c’est le bon moment pour opérer des changements dans votre parentalité, mais que vous avez besoin d’une aide extérieure, sachez qu’une méthodologie est nécessaire ainsi qu’un travail de fond afin d’obtenir des résultats efficaces sur la durée. C’est pourquoi, je vous propose un accompagnement personnalisé, en fonction de vos besoins. Je vous invite à réserver votre appel découverte sur mon site www.sandrine-bonnet.fr , pour un premier échange gratuit et sans engagement de 20 à 30 minutes.

Prenez soin de vous et de votre famille.