ENFANT CAPRICIEUX : SAVOIR COMMENT AGIR FACE A SES CRISES
L’explication des « caprices »
Nathan se roule par terre au supermarché parce que vous refusez de lui acheter un playmobil. Ibrahim refuse de mettre son manteau pour sortir. Camille ne veut pas venir à table… Autant d’exemples de « caprices » auxquels vous pouvez être confrontés au quotidien.
Mais peut-on vraiment parler de « caprices » ? Ce caprice est en réalité une façon pour notre enfant d’exprimer quelque chose. Il le fait de manière inadéquate, avec des cris, des pleurs, des colères, des roulades par terre. Ce genre de comportement peut nous sembler déplacé, disproportionné, sans cause apparente. Résultat, on se sent énervé, exaspéré avec l’impression que notre enfant fait exprès de nous pousser à bout. Parler de « caprice », c’est oublier de se mettre à sa place ! Inconsciemment, nous le jugeons parce que l’on ne comprend pas sa réaction. Son comportement est simplement lié à l’immaturité de son cerveau.
S’il a du mal à maîtriser ses émotions, s’il ne comprend pas bien les consignes, s’il a besoin d’être rassuré et câliné très souvent, s’il se sent très vite frustré et particulièrement sensible au stress… Ces réactions qui peuvent sembler excessives, sont complètement naturelles. Elles correspondent à une phase incontournable de son développement.

Pour le moment, il n’a pas le vocabulaire suffisant pour expliquer ce dont il a besoin et pour mettre des mots sur ses émotions. Ce n’est qu’à l’âge de 6 -7 ans que la partie rationnelle de son cerveau prend peu à peu l’avantage sur la partie émotionnelle. Il est alors en capacité de tempérer ses réactions.
Si ce n’est pas le cas, c’est que notre enfant manque de limites, qu’il n’a pas reçu les bases éducatives nécessaires à son développement. Il peut alors devenir anxieux et n’avoir aucune compétence relationnelle et émotionnelle.
Les 2 principales causes des crises chez l’enfant
- ◾ Lui demander de faire quelque chose qu’il n’a pas envie de faire,
- ◾ L’empêcher de faire quelque chose qu’il a envie de faire.
Dans les deux cas, les parents sont considérés par l’enfant comme les responsables de sa frustration. Mais pas question de culpabiliser pour autant !
Quand mes filles étaient plus jeunes, c’était souvent quand je me pliais en quatre que LA CRISE survenait. De mon point de vue de maman, sans aucune raison apparente.
Une fois, je me souviens, j’avais préparé à ma fille cadette son repas préféré. Dans une belle assiette, sa viande était coupée, ses quartiers de mandarine prêts pour le dessert… J’avais tellement envie de la chouchouter ! À ma grande surprise, elle s’est mise dans une colère noire. Pourquoi ? J’avais tout fait à sa place. Elle s’est sentie frustrée de ne pas pouvoir couper sa viande et sa mandarine toute seule comme une grande.
Lorsque le cerveau est en pleine construction, répéter de petits gestes comme couper sa viande, attacher sa ceinture de sécurité ou faire ses lacets sont essentiels à l’apprentissage et l’autonomie. Réaliser ces petits gestes du quotidien si anodins pour nous, apportent beaucoup de plaisir à notre enfant. Nourrir son besoin d’autonomie favorise son épanouissement et développe son estime de soi.
Une colère, c’est beaucoup de stress
Non pas que les crises soient un problème en soi ! Là où cela devient gênant c’est quand ces crises deviennent de plus en plus fréquentes et intenses. A chaque colère, notre enfant sécrète du cortisol, une hormone du stress, qui est extrêmement longue à disparaître de son organisme. Pour avoir un ordre d’idée, 1 minute de cortisol sécrétée met une heure à se dissiper. Pendant ce temps, son cerveau bloque tous les apprentissages.
Les pièges à éviter
👎 Le juger et lui coller une étiquette d’enfant capricieux. A force de l’entendre, notre enfant s’enferme dans ce comportement qui l’empêche d’explorer tous les autres aspects de sa personnalité et d’acquérir une bonne estime de soi.
👎 Lui demander d’arrêter sa crise. Si notre enfant le pouvait il le ferait mais il a besoin de notre aide pour y parvenir.
👎 Avoir une attitude autoritaire. S’énerver, le gronder, lui faire des reproches, le punir ou le laisser seul sans explication. On risque d’aggraver la crise.
👎 Céder et culpabiliser. Notre enfant peut douter de la cohérence de nos décisions, et se sentir en insécurité. C’est aussi lui donner le pouvoir de croire qu’il suffit de se mettre en colère pour obtenir tout ce qu’il veut. Et c’est l’engrenage…
👎 Le questionner sur le pourquoi de son état alors qu’il est en pleine crise. Le cerveau de notre enfant n’est pas en capacité de raisonner car il essaie déjà de gérer une tempête émotionnelle.
👎 Revenir sur le comportement inapproprié. Plus on parle des mauvais comportements, plus notre enfant les enregistre.
Comment gérer la crise de son enfant ?
1/ Garder son calme (autant que possible 😊)
C’est facile à dire mais parfois c’est compliqué de s’y tenir ! L’important est de faire de notre mieux en fonction du contexte et de notre niveau d’énergie. Notre enfant a besoin, à ce moment-là, de savoir que, quoi qu’il arrive, il est aimé. Il est important alors de prendre suffisamment de recul, et si besoin de prendre un petit temps de pause avant d’intervenir en lui expliquant pourquoi. “Je vais faire un tour dans la cuisine quelques instants, pour retrouver mon calme et je reviens pour t’aider à gérer ton émotion car je t’aime fort”.
2/ Chercher à comprendre la raison de son « caprice »
Ensemble, nous mettons des mots simples sur la situation et ce qu’il ressent. Par exemple, « Tu voulais que je te laisse couper ta pomme tout seul ? Tu voulais que je la coupe autrement ? »
3/ Le rassurer
On peut lui dire que l’on comprend ce qu’il ressent, qu’on accepte ses émotions et ses besoins. Qu’il a le droit de les ressentir et de les exprimer de manière appropriée. Par exemple, on peut lui dire avec un ton ferme et bienveillant « Tu as le droit de ne pas être d’accord, de ressentir de la colère, mais il y a des manières de le faire. Tu peux me le dire sans piquer une crise. Tu peux tout simplement me dire que tu es fâché parce que j’ai coupé ta pomme alors que tu voulais essayer de la couper tout seul ».
4/ Le pouvoir magique du câlin
S’il a du mal à maîtriser ses émotions, proposez-lui un gros câlin ou de venir sur vos genoux. Vous pouvez aussi l’inviter à respirer profondément pour s’apaiser.
5/ Passer à autre chose, en douceur
On peut lui dire par exemple « Je n’avais pas compris que tu voulais couper ta pomme tout seul. Je suis désolée. Par contre, après manger, je vais préparer une salade de fruits. Voudras-tu m’aider à découper certains fruits ? ». Sans nier l’émotion de notre enfant, on s’excuse et on change de sujet.
8 bonnes pratiques pour limiter les crises de son enfant
🗝 Favoriser son autonomie
Sous la pression du temps, on peut être tentés de faire les choses à sa place. Dès que c’est possible, mieux vaut respecter son besoin d’expérimenter. Quand il met sa ceinture, fait ses lacets ou coupe seul sa viande, il peaufine son apprentissage, grandit en autonomie et s’épanouit. 5 minutes de plus qui valent de l’or pour notre enfant !
🗝 Poser des limites
On reste ferme afin de lui donner des repères clairs et de le sécuriser. Pour cela, il est primordial de lui expliquer la raison d’être de ces limites. Il doit savoir pourquoi il ne peut pas manger de bonbons à 18h30, pourquoi il doit nous tenir la main pour traverser, pourquoi il doit mettre son pull…
🗝 Mettre en place un cadre de vie sain et adapté à ses besoins
En apprenant à raisonner en termes de besoins, nous limitons énormément de crises !
🗝 Pratiquer l’écoute active
Cela peut être un bon moyen pour anticiper ses frustrations.
🗝 Préparer notre enfant à une possible frustration
Si vous pensez que la situation peut être frustrante pour votre enfant et dégénérer, préparez le terrain. Par exemple en allant faire les courses, prévenez-le qu’on ne va pas pouvoir tout acheter et proposez-lui de choisir le paquet de céréales et les pâtes. Pareil, au moment du coucher, prévenez-le que dans 5 minutes ça va être l’heure d’aller se laver les dents.
🗝 Responsabiliser notre enfant
Pour aider notre enfant à se sentir responsable, on peut l’inciter à prendre les bonnes décisions, en lui accordant notre confiance et en utilisant un langage bienveillant.
🗝 Valoriser ses bons comportements
En tant que parent, on a souvent tendance à relever les mauvais comportements. Mettre en avant les bons est bien plus efficace ! Notre enfant les enregistre et a envie de recommencer.
🗝 Repenser les « caprices » et les traduire en besoins
On peut se demander à quoi notre enfant dit oui quand il nous dit non à nous. Cette réflexion nous invite à penser en termes de besoins, d’émotions, d’attachement, d’environnement extérieur et de développement de notre enfant.
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Prenez soin de vous et de votre famille.
