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STYLE PARENTAL : comment il influence les enfants

S’autoriser à être un parent imparfait.

Chaque individu étant unique, il n’existe donc pas de guide du « parent parfait ». Et c’est « tant mieux ! ». Le but est bel et bien que nos enfants se structurent et grandissent en s’autorisant à nous dépasser, en réussissant différemment, selon leur propre vocation, à condition de pouvoir jouir du libre arbitre de ne pas répéter nos erreurs.

Si on veut donner une image trop parfaite, le modèle parental devient impossible à dépasser ou même à remettre en question. De plus, on s’astreint à une grande exigence envers soi-même et on projette sur nos enfants notre exigence de réussite et de performance. Résultat, nos enfants ont tendance à se conformer à nos injonctions et grandissent sous une pression continue de « toujours plus, jamais assez » qui va à l’encontre de l’apprentissage par l’erreur et de l’épanouissement. Est-ce vraiment ce que l’on veut pour nos enfants ?

illustration article de blog sur les styles parentaux conseils Sandrine Bonnet

A mon sens, notre perfection devrait plutôt se limiter à poser un cadre bienveillant et sécurisant pour que nos enfants accèdent aux apprentissages qui leur sont nécessaires : les limites qui lui permettent de rester en vie et en bonne santé,  le respect de soi et des autres, l’autonomie affective…

Nous autoriser à être imparfait, nous mettre moins de pression mais faire toujours de notre mieux et vouloir nous améliorer est surement le meilleur compromis.

L’importance de connaître son propre style

C’est en passant la porte de la parentalité que l’on apprend, sur le tas, à être parent et à faire de notre mieux.

Chaque parent développe son propre style parental pour élever ses enfants. L’attitude adoptée est généralement influencée par le style d’éducation reçue. Certains reproduisent ce qu’ils ont vécu, d’autres font le contraire. Et il y a ceux, comme moi, qui font un mixte. Quoi qu’il en soit, certaines attitudes sont à privilégier pour favoriser le bon développement des enfants.

Il y a plusieurs années, Diana Baumrind, psychologue clinicienne, s’est intéressée au lien entre les différentes approches parentales et les compétences sociales des enfants. Ses recherches l’ont conduit à répertorier 4 styles parentaux distincts qui demeurent pertinents par rapport à la réalité actuelle. Elle a constaté que ces styles parentaux influencent la façon d’agir des enfants. Ils sont définis par rapport à deux variables :

– Le niveau d’implication affective du parent

– Le niveau d’encadrement offert

Selon elle, l’approche parentale basée sur la fermeté bienveillante, dite « démocratique », est le juste équilibre et donc l’idéal à atteindre dans notre parentalité pour favoriser le développement de nos enfants.

Notre rôle de parent est donc de prendre conscience du style parental qui nous ressemble le plus et d’identifier s’il y a des changements à opérer dans notre parentalité pour  tendre vers plus de chaleur et de structure.

Le style démocratique

Le parent se montre chaleureux, attentionné, à l’écoute et compréhensif. Il a de la considération pour ses enfants. Il respecte leurs besoins, leurs idées et leurs préférences. Il a également des attentes adaptées à l’âge de ses enfants. Il les encourage à être responsables et à penser par eux-mêmes. Il leur offre un bon encadrement en fixant des règles claires et cohérentes, qu’il applique avec constance. Il a aussi des discussions constructives avec ses enfants : il leur explique ses décisions éducatives et reste ferme sur la finalité.

Les enfants se sentent aimés, en confiance et en sécurité. Ils peuvent donc développer autonomie, curiosité, estime de soi et maitrise de soi. Ils développent également des habiletés sociales et ont des relations saines avec les autres. Ils ont tendance à respecter les consignes et à bien collaborer.

Le style autoritaire

Il se base sur le respect des règles et laisse peu de place à la discussion et aux explications. Les exigences sont parfois démesurées par rapport au stade de développement des enfants. Les compliments n’existent pas.  Le parent fait preuve d’autorité pour répondre à ses propres besoins plutôt qu’à ceux de ses enfants. Il privilégie l’obéissance absolue et la punition, l’humiliation ou la menace pour contrôler ses enfants.

Généralement, les enfants élevés dans ce cadre, ne comprennent pas les raisons des interdits et des exigences. Les attentes trop élevées du parent peuvent leur créer de l’anxiété. Ils vivent dans la peur de perdre l’amour du parent. Comme leurs besoins et leurs opinions ne sont pas pris en considération, ils ont tendance à croire qu’ils ne sont pas importants. Ils peuvent alors développer une mauvaise estime d’eux-mêmes. Ils ont souvent du mal à réguler et à exprimer leurs émotions car une forme de rigidité émotionnelle s’installe en eux. Ils ont beaucoup de difficulté à s’adapter aux changements et peuvent se faire influencer par peur du rejet.

Que faire si on a une dominante autoritaire ?

– On peut apprendre à lâcher prise et à donner la chance de nos enfants de prendre des décisions qui les concernent

– On peut leur offrir davantage d’attention et d’affection positive même si cela ne nous semble pas limpide au début

– On peut également prendre un temps de réflexion et nous assurer que nos attentes sont adaptées à leur capacité de développement

– Il est important de leur expliquer le « pourquoi » de nos décisions les concernant, qu’il s’agisse d’une interdiction, d’une conséquence suite à un comportement inapproprié…

Le style permissif

Le parent est très affectif mais il n’impose pas de limites à ses enfants. Il ne supporte pas les conflits. S’il tente d’établir une règle, il va avoir tendance à demander l’avis de ses enfants au lieu de l’imposer. Il a généralement peur de s’imposer, de crainte de ne pas être aimé ou de se sentir rejeté par ses enfants. Il cherche parfois à endosser le rôle d’ami qui est incompatible avec le besoin de ses enfants d’être guidés et encadrés pour se sentir en sécurité. Il peut aussi adopter cette attitude permissive en réaction à l’éducation trop stricte qu’il a reçue dans son enfance.

Les enfants ont tendance à ressentir une forte anxiété face à une trop grande liberté accordée. Ils ont beaucoup de mal à vivre des réussites car ils persistent peu devant l’effort et sont confrontés à de nombreuses peurs. Ils ont peu de contrôle sur leurs émotions car le parent valorise plus l’expressivité que la maitrise de soi. De plus, le rapport aux autres peut être conflictuel car ils sont souvent perçus comme immatures ou enfant roi. Ces enfants deviennent souvent mal dans leur peau.

Que faire si on a une dominante laxiste ?

– On doit prend conscience que l’on a un rôle d’ « entraineur » et non pas d’ami

– On a tout intérêt à poser un minimum de règles et à mettre certaines limites à nos enfants pour que chacun trouve sa place et se sente en sécurité

– On peut apprendre à être plus ferme dans le respect des besoins de nos enfants

Le style négligent

Il a une attitude de rejet, d’abandon ou d’indifférence face à ses enfants. Il ne pose aucun cadre et ne répond pas aux besoins de ses enfants. Il a généralement eu une enfance difficile. Il éprouve des difficultés à s’engager auprès de ses enfants pour leur offrir ce qu’il n’a jamais reçu. Cette négligence peut aussi s’expliquer par une vie professionnelle trop prenante, des problèmes de dépendance (alcool, drogue..) ou de santé mentale, une déficience intellectuelle…

Les enfants manquant de soins et de supervision, peuvent avoir des problèmes de santé, vivre des traumatismes physiques, manifester des séquelles sociales et psychologiques comme des troubles de l’attachement, un retard de développement, des troubles de comportements, une faible estime de soi… Il leur est difficile de se construire une sécurité et une confiance intérieure. Ils ont tendance à tester les limites de l’acceptabilité sociale ou essaient d’obtenir de l’affection. Ils se sentent seuls, abandonné et pas dignes d’amour. Ils deviennent généralement négatifs et/ou impulsifs.

Quand la sécurité et le développement des enfants est compromis par la négligence du parent, il arrive que l’entourage prévienne la direction de la protection de la jeunesse (DPJ) afin qu’une évaluation minutieuse soit réalisée.

Mélange de styles

Dans la réalité, notre style parental s’apparente plutôt à un mélange de caractéristiques de différents styles avec une prédominance pour un.

Par exemple, un parent peut avoir tendance à être surprotecteur avec sa fille de 4 ans. Mais il peut aussi avoir du mal à être ferme pour faire respecter la routine du coucher jusqu’à ce qu’il perde patience et devienne autoritaire.

Le parent surprotecteur s’inquiète de tout. Il est persuadé que l’environnement extérieur est dangereux pour ses enfants. Il imagine souvent les pires scénarios. Il a tendance à faire les choses à la place de ses enfants et excuse leurs comportements pour leur éviter des frustrations, des blessures, des difficultés et des émotions difficiles.

Les enfants perçoivent alors le monde comme une menace. Ils sont anxieux. Ils peuvent réagir excessivement quand on les dépose à la garderie, par exemple, et être timides avec les autres enfants. Ils manquent également d’autonomie et de confiance en eux.

Si on a tendance à la surprotection :

– Il est important de calmer nos inquiétudes pour éviter de les communiquer à nos enfants

– On peut les encourager à faire les choses par eux-mêmes pour les aider à développer leur autonomie

– On peut les aider à surmonter des obstacles et à réparer leurs erreurs avec bienveillance

Le parent perfectionniste est persuadé d’agir dans l’intérêt de ses enfants et de vouloir ce qu’il y a de mieux pour eux. Il met la barre haute et accorde trop d’importance à la performance. Il peut se montrer très exigent pour satisfaire ses propres désirs.

Les enfants subissent une pression importante.  En devenant les porteurs de l’idéal du parent, ils peuvent passer à côté de leurs rêves et de leurs aspirations.

Si on a tendance au perfectionnisme :

– On se doit de laisser nos enfants choisir des activités qu’ils aiment et des loisirs de leur âge

– On a tout intérêt à lâcher prise sur certaines choses et à leur accorder le droit à l’erreur

Il faut savoir que notre style parental peut fluctuer d’un jour sur l’autre en fonction de notre état de fatigue, de nos contrariétés professionnelles ….

Notre rôle est de trouver un juste équilibre entre le laxisme et le perfectionnisme, de faire de notre mieux chaque instant en fonction de notre énergie et des circonstances du moment.

Nos enfants n’ont pas besoin de parents parfaits mais de parents suffisamment bons.

Comment faire quand les deux parents n’ont pas le même style parental ?

Chaque parent est différent, avec une éducation, un tempérament, des valeurs, des croyances, des blessures et des expériences qui lui sont propres. C’est ce qui crée la complémentarité entre les deux parents ! Etre entouré de parents ayant des approches différentes apprend aux enfants à s’adapter et les aide à développer leurs habiletés sociales.

Mais avoir des styles trop différents peut poser certains problèmes. Les enfants peuvent souffrir d’un manque de constance et de cohérence entre les deux figures parentales. Ils risquent de se rapprocher davantage d’un parent et de ce fait s’opposer à l’autre, tout en culpabilisant de faire un choix. De plus, cela peut entrainer des conflits et créer des tensions dans le couple.

Pour y remédier :

  • 👍 Nous avons tout intérêt à être attentif à la vision de notre conjoint pour enrichir notre propre perception sur l’éducation à donner à nos enfants
  • 👍 Il est important d’être à l’écoute de l’autre et de rester ouvert au compromis.
  • 👍 Une discussion doit avoir lieu autour des valeurs fondamentales de chacun pour déterminer ensuite les valeurs communes à transmettre en priorité à nos enfants
  • 👍 Nous devons trouver un terrain d’entente sur certains principes comme tout ce qui a trait aux routines, aux règles, aux conséquences à appliquer et aux stratégies à adopter pour faire changer certains comportements dérangeants de nos enfants
  • 👍Une fois les règles établies pour tous, en cohérence avec les valeurs que l’on souhaite transmettre, il est primordial de les appliquer avec constance.
  • 👍 Nous nous devons d’être solidaire de notre conjoint lors de ses interventions et réciproquement, même si nous n’aurions pas agi de la même manière.
  • 👍 Nous avons tout intérêt à régler nos désaccords entre nous, loin des enfants, en abordant les sujets à froid, sans animosité… toujours dans l’écoute et la bienveillance pour le bien-être de nos enfants.

Pour plus de détails, je vous propose de vous référer à mon article sur la cohésion parentale.

Le style parental n’explique pas tout

La corrélation entre le style parental et son influence sur les enfants n’est pas le seul facteur qui détermine la personnalité et le comportement des enfants.

Il existe d’autres facteurs qui entrent en jeu :

  • – L’entourage et même la perception de nos enfants sur la manière dont on les traite jouent un rôle.
  • – Leur tempérament et leur comportement peuvent influencer notre style parental. S’ils ont un tempérament agressif, on peut devenir plus autoritaire ou renoncer à mettre des limites et baisser les bras.
  • – Plus nos enfants grandissent et moins nous avons d’influence sur eux.

Savoir se remettre en question et s’autoévaluer avec honnêteté peut s’avérer être profitable à condition d’avoir confiance en nos capacités à nous améliorer comme parent.

Si vous sentez que c’est le bon moment pour opérer des changements, sachez qu’une méthodologie est nécessaire ainsi qu’un travail de fond afin d’obtenir des résultats efficaces sur la durée. C’est pourquoi, je vous propose un accompagnement personnalisé, en fonction de vos besoins. Je vous invite à réserver votre appel découverte sur mon site www.sandrine-bonnet.fr , pour un premier échange gratuit et sans engagement de 20 à 30 minutes.

Prenez soin de vous et de votre famille.